Mes échanges avec des thérapeutes font souvent émerger la question du corps dans l’expérience thérapeutique. Or, le corps n’exite pas en tant que tel, c’est toujours du vivant et donc du rapport et donc du mouvement. Ainsi, avoir l’espace d’expérimenter cette unité intrinsèque du sentir et du « se mouvoir » – recouverte chez l’être humain par d’autres rapports  lié à la connaissance et à l’action- ,  permet aux thérapeutes d’agrandir et d’approfondir l’espace de leur écoute.

Souvent je dis de ma pratique du Feldenkrais qu’elle est une forme de maïeutique psycho-corporelle puis qu’elle interroge nos modes de se-sentir et de se-mouvoir qui sont toujours un devenir de soi au monde.

« L’espace du sentir correspond à la forme originelle de l’expérience primaire d’un devenir. (…) Je ne peux éprouver mon corps comme mien et moi-même dans mon existence corporelle, que dans la relation du Je au monde, dans une délimitation vis-à-vis de l’altérité, c’est-à-dire dans un rapport avec elle et dans la séparation d’avec elle. » Erwin Straus

Développer la conscience kinesthésique.
Identifier les actions parasite
Prévenir et soulager les douleurs et fatigues des musiciens.
Apprendre à gérer le stress : respiration, centrage, points d’appui, adaptabilité…

Le bébé « se créé », dans le champ de la gravité en générant d’innombrables variations, dites aléatoires façonnées par les contraintes phylogénétiques, ontologiques et environnementales. Par exemple, c’est en roulant, du dos sur le ventre, de  façons variées, dans le but notamment de suivre un objet des yeux, que chaque bébé commence à expérimenter son organisation dans le champ de la gravité. C’est grâce à une diversité de mouvements dits aléatoires qui se lient à ses intentions qu’il s’éprouve comme un sujet agissant. 

Ainsi, nous créons les conditions pour que de nouvelles actions émergent en donnant l’occasion aux enfants à besoins spécifiques d’expérimenter toutes ces variations (vécues comme les plus aisées possibles), tous ces mouvements aléatoires organisateurs non effectués (du fait par exemple, d’une trop grande plasticité ou parce que certaines étapes n’ont pu se dérouler dans des conditions optimales …).

Le cerveau fonctionnant selon un schéma général d’action, nous ne travaillerons pas sur l’amélioration d’une partie du corps mais sur la fonction qui détermine, elle, un certain usage de soi.